mercredi 9 février 2011

De la fantasy, mais à quel prix?

Cela fait quelques temps que je n'ai pas écrit sur ce blog, alors attrapons le temps qui s'est enfui, le lâche, en parlant de l'un des livres que j'ai lu durant ce long moment. Que dis-je, de l'un des livres, non de la chronique de quatre livres que j'ai lue avec, ben, c'est là tout le problème, détermination et obstination.

Michel Robert est un écrivain de Fantasy française. En tant que fan inconditionnelle de Mathieu Gaborit, j'aime bien suivre ce qui se fait dans notre pays, notamment parce qu'on ne passe pas par une traduction. Je me renseigne donc, et je tombe sur Michel Robert. De la fantasy et du sexe, c'est ce que je lis lorsque je tombe sur lui. Pourquoi ne pas essayer, cela peut-être amusant.

Et bien, c'est un peu dommage, cela tombe à plat. Je m'explique.

L'univers est un univers de fantasy avec des monstres, de la magie, des méchants, une confrérie du mal et une confrérie du bien, une guerre millénaire entre tout ça et un grand maître de la souffrance qui compte bien finir par régner. Rien de nouveau sous le soleil, mais cela n'empêche pas de bons auteurs de faire de bons livres. Le principe de départ parait de plus alléchant, nous serons du côté des méchants, en suivant Cellendhyl de Cortovar au service du grand Morion, mon personnage préféré du livre. Le "héros" est un personnage antipathique et désagréable, ce qui renforce au départ un bon a priori.

Mais le livre n'est en fait pas un livre de fantasy. Finalement, Michel Robert à transposé une histoire d'espions tout ce qu'il y a de plus conventionnelle et contemporaine dans un univers de fantasy avec de la magie. Cela pourrait être une bonne idée, mais l'univers s'en trouve du coup réellement appauvri. On prend exactement le même univers que le nôtre, mais on change les noms. Par exemple, un sanglier devient un sanglier-garou, les étoiles Michelin des restaurants deviennent des toques d'or... Passer le premier moment de rire, on cherche durant tout le livre à retrouver les noms réels de ce prétendu monde imaginaire. On est loin de Gaborit.

Les descriptions ne valent pas mieux. Elles ne sont généralement là que pour marquer l'ostentation et le luxe de certains lieux, un peu comme le ferait une caméra documentaire, mais sans finalement jamais rien nous apprendre sur les personnages. Or, à quoi servent les descriptions, si ce n'est à nous apprendre ce que ressentent les héros. D'ailleurs, afin de contrer ce souci, Michel Robert, après chaque description, se sent obligés d'écrire ce que ressentent les personnages face à ce qu'ils voient. D'où une lecture qui s'allonge, s'allonge...

De plus, si l'écriture du premier opus se tient malgré tout, les choses changent au second livre. Par exemple, afin de bien marquer la déchéance mentale de Cellendhyl, chaque paragraphe le concernant au début du livre finit par le mot "vulnérable". Ce qui est une bonne idée la première fois n'en est plus une la troisième lorsque rien n'a changé, et que ,finalement, on avait bien compris la première fois, si si! Mieux vaut garder les répétitions lorsqu'elles signifient quelque chose...

Quant aux personnages, ils sont certes très beaux, mais très creux! Prenons la fille du chaos. Nymphomane droguée notoire très bien décrite, elle reste finalement amourachée on ne sait pourquoi de Cellendhyl et ses actions "obscures" ne valent pas un mauvais roman policier de gare.

Quant au fait de vendre ces livres sur la présence de sexe, ne vous attendez pas non plus à de grands moments, car tout reste toujours assez poli et digne du sexe chez Marion Zimmer Bradley. C'est quelque chose de très doux, mais là où cela va avec les héros de Bradley, on se demande ce que cela vient faire chez des gros "bourrains" du chaos du type Cellendhyl.

J'ai au final eu l'impression de lire un scénario de cinéma, mais pas de la littérature. C'est bien là tout le souci! Si vous désirez tenter votre chance, arrêtez vous au premier.

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