samedi 29 mai 2010

Des fées (encore!)


Critiquer sans vraiment proposer une solution ne sert pas à grand chose. Non satisfaite de ma dernière lecture, j'ai cherché des livres sur les fées qui pourraient me plaire. J'en ai trouvé trois.

La petite faiseuse de Sandrine Gestin.
Critiquable sous de nombreux aspects, ce livre a l'avantage de rester dans l'imaginaire. Nous suivons une fée amnésique qui cherche son histoire à partir des objets qu'elle a trouvés à son réveil. Elle s'éveillera à ce qu'elle est par ses nombreuses rencontres. Les illustrations sont vraiment superbes et soutiennent l'histoire quand celle-ci tombe dans de l'attendu. Une jolie lecture.

Le guide du chasseur de fées de Edward Brasey.
Un livre entre le documentaire fiction et la littérature. Pour un peu, on se mettrait à y croire. Si, à la fin du livre, vous ne laissez pas un peu de lait près de votre cheminée pour ces esprits, alors je ne comprends pas (ou vous êtes simplement sain d'esprit...).

Pour finir, le traité de Faery de Ismaël Mérindol.
Je dois avouer ne pas encore en avoir fini la lecture. Pourtant, je passe un très bon moment. J'ai l'impression de tenir dans mes mains un incunable qui va m'ouvrir les portes de ce monde inconnu des fées. Et surtout m'avertir de ses dangers.

Trois livres vraiment différents pour un sujet souvent mal traité. Les fées ne sont pas un sous genre niais des légendes du Roi Arthur, et ne doivent surtout pas être traitées comme tel. Les fées font partie d'un imaginaire traditionnel, certes apparentées aux contes, mais qui a lu une fois les contes véritables du moyen âge sait que même des contes peuvent être effrayants. Alors pourquoi ne pas rendre leurs lettres de noblesse aux esprits ailés, toujours prompts à stimuler l'imaginaire?

vendredi 14 mai 2010

Des fées sans effet

Samedi dernier était un samedi bien mélancolique, puisque je devais passer mon week-end à travailler. Comme c'est généralement le cas dans ces moments là, je vais m'acheter un livre, que je suis sensée pouvoir lire dès que j'ai fini ce que je dois faire. Remontée de la motivation garantie.

Je décide donc, sans doute est-ce dans mon air du temps actuel, de trouver quelque chose sur des fées. Cela me fera rêver, et je fais une pause sur les esprits irlandais type farfadet. Je trouve un livre sur le sujet: "Fées et déesses", de Erlé Ferronnière et Aurélie Brunel. Je l'ai feuilleté rapidement dans le magasin. Les illustrations sont jolies. Je tombe sur une fée du nom de Presine. J'ai peut-être entre mes mains un vrai livre sur le sujet, pas une de ces compilations mal faite mélangeant allègrement fées, farfadets, sorcière, sans vrai renseignement sur le sujet.

J'avais tort.

Le livre est certes très joli, mais cela n'excuse pas tout. La première partie se tient à peu près. On y trouve du mélange d'héros irlandais, de sorcières de la légende d'Arhur (presque uniquement de la table ronde d'ailleurs, à croire que les fées n'existent que chez les celtes!), et du fourre-tout de conte moyen-moyenâgeux. Rien de révolutionnaire donc, mais les images sont belles, les histoires jolies. Il m'arrive parfois de ne pas en demander plus.

Là où je commence à me dire que l'éditeur se moque de moi, c'est lorsque j'arrive à cette merveilleuse double page kitchissime d'une femme à moitié nue (cela représente a priori les fées si l'on en croit ce livre), qui n'est pas sans rappeler l'univers baroque d'un vieux groupe de métal allemand des années 80. Mais quand, deux pages plus loin, le sujet du livre dévie complètement, j'ai désormais cette certitude un peu triste que l'éditeur est en train de rire aux éclats.

Les dessins montrent maintenant des petites filles avec des ailes, ou emmitouflées dans des feuilles d'arbres avec des sourires espiègles, à côté de gros oiseaux duveteux. Les photographies d'Anne Gédès me reviennent en tête. Incongrues dans un endroit pareil, je m'en sens presque mal à l'aise. Le pire réside ensuite dans le texte. On a changé la police, sans doute pour prendre plus de place car les auteurs n'avaient plus rien à dire. On balaie à tout va des stéréotypes comme "je suis l'inspiration au creux de l'oreiller", je garde les arbres et les fleurs, mais maintenant tu ne me vois plus.

Les fées sont donc des sortes de hippies minuscules à l'allure d'enfant de 4 à 10 ans, qui se frottent les yeux avec du baume "pour prendre l'apparence de simples femmes au regard des hommes".

Le livre sera joli sur l'étagère, mais c'est dommage, ce n'est pas pour cela que j'en achète. Préférez "Faery City" sur le sujet des fées qui peuplent le monde, mais écrit par Mathieu Gaborit et illustré par Amandine Labarre, c'est quand même autre chose.

jeudi 6 mai 2010

Des histoires qui font peur



Il est là, le nouveau, le grand Benjamin Lacombe!

Cette fois-ci, cet illustrateur de génie donne son trait pour ses nouvelles préférées d'Edgar Allan Poe (Le chat noir, L'île de la fée, Le coeur révélateur, La chute de la maison Usher, Le portrait oval et Morella).

Pour ceux qui aiment les ambiances étranges, pour ceux qui savent que ces nouvelles ont inventé le fantastique (bon, je l'admets, elles ne sont pas les seules mais elles y ont quand même bien contribué), l'alliance entre le genre burtonien décomplexé de Lacombe et horrifique chic d'Edgar est un vrai bonheur.

Pour des nouvelles si connues qu'il importe peu de poser dessus une image, je laisse ici quelques illustrations du livre, histoire de vous mettre l'eau à la bouche...