mardi 17 février 2009

Dans la vraie vie de l'imaginaire


On ne peut pas vivre que d'amour et de littérature de jeunesse. Parfois aussi, les lectures où les gens ne sont pas des enfants, c'est bien.


Un petit tour du côté de Mathieu Gaborit, c'est ce que je vous propose, mais il ne sera pas seul. J'ai adoré deux de ses livres, écrits avec les illustrations d'Amandine Labarre, qui sont tout simplement fabuleuses.
Le premier livre est celui dont je vous ai mis l'image: les Arcanes féeriques.
L'écriture est plus simple, sans doute parce qu'une partie des mots n'est plus nécessaire, car les illustrations renvoient autant à l'imaginaire que les phrases qui le stimulent.
Pour une fois, le visuel ne limite pas en proposant une vision, car le mystère des êtres qui apparaissent reste aussi intact que leurs yeux sont tristes.
C'est une réflexion sur la déconstruction qui nous entoure, ou comment vivre dans un monde pourri, pour réussir peut-être à l'accepter, et à nous accepter nous-même.
Faerie city, leur second livre à tous les deux. J'y ai vu plus encore, comme une proposition a devenir nous aussi créateur de monde, à partir de celui qu'ils nous montrent. Le personnage principal ressemble "étrangement" à Amandine Labarre. On nous parle d'un monde féerique qui s'est vu retiré de la réalité, et qui y revient doucement, de peur d'être à nouveau soufflé hors de ses frontières.
Un jeu de cartes l'accompagne, représentant les entités de ce monde imaginaire, qui tentent de revenir à notre réalité, à nos yeux.
Après la lecture, nous sommes sensés "jouer" avec les cartes qu'expose ce livre, lui rendre la vie, car en fait, le livre ne se termine que si nous le décidons.
Nous pouvons faire qu'un monde de merveilles vienne en ce monde, en le propageant par notre imaginaire. plus il est présent dans les esprits, plus il s'incarne.
Le plus grand souhait de tout auteur: voir le monde qu'il a créé, qu'il aime, le rejoindre en Ce monde. Ce livre est, au-delà de la lecture première, une idée sur le statut de la création, et sur les aspirations des créateurs.
N'est-ce pas la plus grande frustration que de découvrir que le monde créé ne peut se libérer de sa prison de papier? Et même s'il s'échappe vers les esprits des autres, peut-il vraiment se libérer?
J'espère que ce sera le cas des mondes de ces deux livres.

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