vendredi 14 mai 2010

Des fées sans effet

Samedi dernier était un samedi bien mélancolique, puisque je devais passer mon week-end à travailler. Comme c'est généralement le cas dans ces moments là, je vais m'acheter un livre, que je suis sensée pouvoir lire dès que j'ai fini ce que je dois faire. Remontée de la motivation garantie.

Je décide donc, sans doute est-ce dans mon air du temps actuel, de trouver quelque chose sur des fées. Cela me fera rêver, et je fais une pause sur les esprits irlandais type farfadet. Je trouve un livre sur le sujet: "Fées et déesses", de Erlé Ferronnière et Aurélie Brunel. Je l'ai feuilleté rapidement dans le magasin. Les illustrations sont jolies. Je tombe sur une fée du nom de Presine. J'ai peut-être entre mes mains un vrai livre sur le sujet, pas une de ces compilations mal faite mélangeant allègrement fées, farfadets, sorcière, sans vrai renseignement sur le sujet.

J'avais tort.

Le livre est certes très joli, mais cela n'excuse pas tout. La première partie se tient à peu près. On y trouve du mélange d'héros irlandais, de sorcières de la légende d'Arhur (presque uniquement de la table ronde d'ailleurs, à croire que les fées n'existent que chez les celtes!), et du fourre-tout de conte moyen-moyenâgeux. Rien de révolutionnaire donc, mais les images sont belles, les histoires jolies. Il m'arrive parfois de ne pas en demander plus.

Là où je commence à me dire que l'éditeur se moque de moi, c'est lorsque j'arrive à cette merveilleuse double page kitchissime d'une femme à moitié nue (cela représente a priori les fées si l'on en croit ce livre), qui n'est pas sans rappeler l'univers baroque d'un vieux groupe de métal allemand des années 80. Mais quand, deux pages plus loin, le sujet du livre dévie complètement, j'ai désormais cette certitude un peu triste que l'éditeur est en train de rire aux éclats.

Les dessins montrent maintenant des petites filles avec des ailes, ou emmitouflées dans des feuilles d'arbres avec des sourires espiègles, à côté de gros oiseaux duveteux. Les photographies d'Anne Gédès me reviennent en tête. Incongrues dans un endroit pareil, je m'en sens presque mal à l'aise. Le pire réside ensuite dans le texte. On a changé la police, sans doute pour prendre plus de place car les auteurs n'avaient plus rien à dire. On balaie à tout va des stéréotypes comme "je suis l'inspiration au creux de l'oreiller", je garde les arbres et les fleurs, mais maintenant tu ne me vois plus.

Les fées sont donc des sortes de hippies minuscules à l'allure d'enfant de 4 à 10 ans, qui se frottent les yeux avec du baume "pour prendre l'apparence de simples femmes au regard des hommes".

Le livre sera joli sur l'étagère, mais c'est dommage, ce n'est pas pour cela que j'en achète. Préférez "Faery City" sur le sujet des fées qui peuplent le monde, mais écrit par Mathieu Gaborit et illustré par Amandine Labarre, c'est quand même autre chose.

1 commentaire: